Les autorités d’une province minière du sud-est de la République démocratique du Congo ont annoncé mardi la délocalisation d’une cité construite sur une mine de cobalt dont les abondantes réserves estimées pourront soutenir le budget de l’État relevé à dix milliards de dollars. « Le plan de délocalisation de la cité de Kasulo existe déjà. Cette cité est construite sur une mine de cobalt. Le coût de la délocalisation est autour de 800 millions de dollars », a déclaré à l’AFP Richard Muyej, gouverneur de la province minière du Lualaba (sud-est).
« Si l’État découvre qu’il y a un intérêt pour toute la nation, il peut délocaliser et indemniser les habitants afin d’organiser l’activité d’exploitation du cobalt de manière à renflouer ses caisses », a-t-il expliqué.
La cité de Kasulo à Kolwezi est habité par plus de dix mille familles composées en moyenne d’une dizaine de personnes chacune. Elle a été régulièrement lotie par l’Etat: des écoles, des églises, des habitations et plusieurs édifices y sont construits.
« Avec la mine de Kasulo, le pays a la garantie de se doter d’un budget de 10 milliards de dollars pendant dix ans » (…) Les réserves de cobalt de Kasulo sont estimées à « 100 milliards de dollars américains », a argumenté M. Muyej, estimant que la remontée des cours du cobalt est envisageable dans un avenir proche. La tonne du cobalt se négocie actuellement à moins de 30.000 dollars.
La RDC s’est dotée d’un budget de 10 milliards de dollars. Mais le Fonds monétaire international (FMI) avait estimé que ces prévisions étaient « irréalistes ».Muyej est conscient qu’ »il y aura grogne » mais il estime que « le sol et le sous-sol n’appartiennent pas aux individus mais à l’État », malgré les titres de propriété qui font de leursdétenteurs « des locataires sur le sol de l’État ».