Le ministère public a requis lundi 9 décembre la peine de prison à perpétuité contre 11 policiers et militaires poursuivis pour évasion de detenus devant le tribunal militaire de Kananga.
Parmi les 11 prévenus, seuls quatre sont en détention. Le ministère public les accuse d’avoir fait preuve de négligence. Une négligence qui, selon lui, a abouti à l’évasion de plusieurs detenus dans la nuit du 6 au 7 mai dernier.
L’organe de la loi demande à ce qu’ils soient tous reconnus coupables d’évasion de détenus et qu’ils soient condamnés à la peine de prison à perpétuité.
Dans sa plaidoirie, l’avocate des prévenus est abondamment revenue sur le contexte qui prévalait dans la prison centrale de Kananga au moment de cette évasion.
Me Berthe Bitota décrit un climat de rébellion que l’Etat congolais ne parvenait pas à maîtriser. L’avocat rappelle que même les audiences du tribunal militaire ne se tenaient plus au sein de la prison.
Selon elle, dans ce contexte et vu le faible effectif des forces de l’ordre chargées de sécuriser la maison carcérale, une évasion était inévitable.
Pour l’avocate, ses clients ne peuvent pas être tenus pour responsables de cette évasion. Elle sollicite leur acquittement.
Lors de cette évasion, plusieurs détenus avaient réussi à s’échapper de la prison. Leur nombre n’est toujours pas connu. Mais parmi les évadés, il y avait Tshaba Kanowa et Ilunga Lumu, deux personnes poursuivies pour le meurtre de deux experts de l’ONU au Kasaï. Le premier a été rattrapé. Pas le second. Ce dernier est le seul accusé qui avait reconnu avoir assisté à l’exécution des experts de l’ONU.