Confronté à des vents contraires dans son pays, le Premier ministre éthiopien Ably Ahmed reçoit ce mardi à Oslo le Nobel de la paix lors de festivités réduites au strict minimum et purgées de toute rencontre avec la presse, au grand dam de ses hôtes.
Plus jeune dirigeant d’Afrique, le leader de 43 ans va se voir formellement remettre le prix lors d’une cérémonie à l’Hôtel de Ville, en présence notamment de la famille royale norvégienne.
La prestigieuse récompense lui avait été attribuée le 11 octobre pour saluer tout particulièrement ses efforts de paix entre son pays et l’Erythrée voisine.
Au-delà de cette réconciliation spectaculaire, M. Abiy a, sur le plan régional, joué un important rôle de médiation dans la crise politique soudanaise et essayé de revitaliser le fragile accord de paix sud-soudanais.
Le début de son mandat a aussi été marqué par un élan de démocratisation sur le front intérieur. Rompant avec l’autoritarisme de ses prédécesseurs, il a levé l’état d’urgence, libéré des milliers de prisonniers politiques, créé une commission de réconciliation nationale et levé l’interdiction pesant sur certains partis.