Cenco : Plusieurs enseignants des écoles catholiques ne sont pas pris en charge par l’État

Le fonctionnement des écoles est d’autant plus perturbé que depuis la mesure, les élèves affluent espérant profiter du meilleur enseignement à moindre coût. Conséquence : les écoles sont bondées.

Malgré les assurances de Félix Tshisekedi, renouvelées lors de son discours à la nation, trois mois après la rentrée des classes, plus du quart des enseignants des écoles catholiques ne sont pas pris en charge par l’État. Dans leur message rendu public hier dans la capitale, les prélats pressent le gouvernement d’agir dès janvier 2020 pour éviter qu’enseignants et élèves se retrouvent démunis.

Les écoles catholiques, longtemps considérées comme le meilleur lieu d’enseignement au pays, sont accusées par les partisans du président de vouloir « saper » la gratuité instaurée depuis la rentrée. Pour l’Église catholique, cette mesure est un acquis, comme l’explique l’abbé Donatien N’shole, le secrétaire général de la Cenco : « Pour la Cenco, la gratuité est irréversible. Mais il faut enlever tous les écueils et ce sera l’acharnement. »

Dans son discours vendredi sur l’État de la nation, Félix Tshisekedi assurait que la mesure était un succès et que l’État compensait sa mise en place. Mais selon les évêques, environ 28% d’enseignants des écoles catholiques ne sont pas payés par l’État : « 22 698, soit 9,7% des enseignants ne sont pas payés. 44 138, soit 18,9% des enseignants, sont de nouvelles unités non enregistrées, par conséquent non payées. »

Ce qui est vrai pour les enseignants l’est aussi pour les écoles catholiques. Environ 30% ne perçoivent pas le remboursement de frais de fonctionnement.

Le fonctionnement des écoles est d’autant plus perturbé que depuis la mesure, les élèves affluent espérant profiter du meilleur enseignement à moindre coût. Conséquence : les écoles sont bondées.

Pour l’Église, il faut garantir aux enseignants un salaire ne pouvant conduire « à la baisse du niveau de l’enseignement qui est déjà déplorable ». Les évêques s’inquiètent aussi du sort des nouveaux enseignants. Il est surtout urgent de leur assurer qu’ils seront un jour payés, avec « effet rétroactif pour les motiver ».

Par ailleurs, les évêques demandent aux autorités d’interdire les interventions intempestives de l’Agence nationale de renseignement (ANR), des partis politiques et autres « services spéciaux » dans les écoles.

Durant les périodes de grève, étaye une source épiscopale, certains chefs d’établissements catholiques ont été victimes de graves menaces. Ils étaient accusés de vouloir « saper » le programme du chef de l’État.

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